[Cinéma] Vos derniers films vus

Athéna a écrit:

Je suis allée voir "L'Amour Caché", un film magnifique avec Isabelle Huppert et Mélanie Laurent en tête d'affiche.

Danièle (jouée par I. Huppert) met eu monde une petite fille pour laquelle elle n'éprouve aucun d'amour et avec laquelle elle ne tissera aucun lien maternel.


C'est un coup de coeur.

Athéna, tu remues le couteau dans ma plaie

Madame Musquin quelle surprise d'ouvrir la première page et de vous que tu as vu sweeney todd!!! j'en suis fan.

sinon mon dernier film vu est love actually

J'ai vu hier Le ruban blanc, de Michael Haneke, Palme d'or 2009.
Comme chaque fois avec Haneke, je suis sortie de la séance pas très bien dans ma peau, un peu malade.
Mais quel film! C'est l'histoire d'un petit village allemand en 1913. Filmé en noir et blanc. Les enfants sont éduqués avec rigorisme. Un pasteur donne 10 coups de verge à ses deux aînés parce qu'ils sont rentrés en retard un soir, ltous es enfants apprennent à obéir. L'atmosphère est oppressante. Et puis se passent de curieux phénomènes. Le médecin du village fait une chute de cheval parce que quelqu'un avait tendu un fil pour faire trébucher le cheval. Le fils du châtelain est retrouvé attaché dans une grange après avoir été molesté. Le fils handicapé de la sage-femme est lui aussi passé à tabac. On s'interroge, on se regarde, mais personne ne parle. Les enfants du village sont inquiétants et ne sont jamais loin des scènes de crime. Mais bien sûr, les parents, même les plus sévères, ne sont pas près à penser que leurs enfants pourraient être les criminels, parce que cela remettrait en question tous leurs principes éducatifs et briseraient la façade de respectabilité.
Au début du film, le narrateur précise que ces événements "pourraient expliquer certaines choses sur l'histoire du peuple allemand". A la sortie du film, il a souvent été dit que ce film montre comment le nazisme a pu s'implanter en Allemagne.
Je ne suis pas sûre d'avoir compris, au vu du film, pourquoi ces gens sont devenus particulièrement réceptifs aux discours d'Hitler, mais c'est peut-être mieux aussi que le film ne montre pas lourdement, directement, comment on a "fabriqué des nazis".
Quoi qu'il en soit, à mon avis, c'est un tout grand film, qui mérite d'être vu, pour cette atmosphère hors du commun.

C'est aussi mon dernier film vu. J'y suis allée Mercredi dernier. A un moment, une femme pleurait à chaudes larmes dans la salle. Parce que le film est assez dur, le sujet est grave. Les films d'Haneke ne sont pas très joyeux en général.
En tous cas, comme d'habitude, tu as très bien parlé de ce film Nausicaa.

As-tu vu "Le Pianiste" ? Si oui, qu'en as-tu pensé ? Je suis allée le voir au cinéma il y a 7ans.

C'est aussi mon dernier film vu (décidément, les grands esprits se rencontrent) et j'ai moyennement aimé ; j'avoue ne pas avoir vraiment compris où le réalisateur voulait en venir (je pense que c'est schématiquement quelque chose du genre : éducation trop rigoriste, trop austère -> les enfants font des bêtises de plus en plus grosses et de plus en plus graves -> jusqu'à faire confiance au nazisme ??). En outre, je ne connaissais pas Haneke avant et apparemment son univers est particulier donc on n'adhère probablement pas tout de suite à ses films. Et puis il m'aura sans doute été très utile d'un point de vue linguistique d'entendre parler allemand pendant deux heures et demi.

Athéna a écrit:

As-tu vu "Le Pianiste" ? Si oui, qu'en as-tu pensé ? Je suis allée le voir au cinéma il y a 7ans.

Oui, je l'ai vu à l'époque de sa sortie en salles aussi. Comme la plupart des films de Polanski, j'ai beaucoup aimé (je parle bien de ses films. Pour ce qui concerne ses pratiques sexuelles et sa relation à la justice, c'est une autre histoire ).
Dans ce film, j'ai été très marquée par la prestation d'Adrien Brody, qui est à mon avis époustouflant d'un bout à l'autre.
Au niveau de l'histoire, la première partie du film, qui montre la vie dans le ghetto de Varsovie, est vraiment intéressante, parce qu'elle montre les choses avec une assez grande crudité, la méchanceté pure, confinant à la bêtise, dans le traitement des Juifs... Mais cette première partie, pour intéressante qu'elle soit, m'a semblé l'aspect le plus banal et le moins intéressant du film.
La où ça devient, pour moi, un vrai chef-d'oeuvre, c'est quand le pianiste se cache pour échapper aux nazis. A la limite, à partir de ce moment, on s'en fiche un peu que l'ennemi ou le danger soit nazi. Tout ce qu'on voit, c'est un homme qui ne doit surtout pas signaler qu'il existe. L'enfermement presque jusqu'à la folie. Là, l'histoire devient vraiment palpitante.
Quant au fait de savoir que c'est une histoire inspirée de faits réels, évidemment, ca donne encore une autre dimension au film. Alors même que certains passages paraissent à peine croyables, on sait que c'est qqch qui a vraiment eu lieu.
Mais franchement, même si c'était une histoire inventée, à mon avis, c'est un grand film.



Oups... Athéna je suis soudain saisie d'un doute... tu ne voulais pas plutôt parler de "La Pianiste" de Haneke? Je l'ai vu aussi

Ah oui, j'ai fait un amalgame dû à l'univers macabre de Haneke ! LA HONTE !
J'étais pourtant sûre (je dis bien j'étais) que ce film était d'Haneke. Merci pour la rectification.
Ceci dit, je suis ravie de t'avoir lue.

J'ai également vu "La Pianiste" où on retrouve une Isabelle Huppert très saine d'esprit.

Si tu as aimé le pianiste, je conseillerais des films comme "Amen" et "hôtel Rwanda"...
^^

Pour information, "Amen" passe à la télévision bientôt (jeudi soir sur France3, je crois). Ca m'intéressait aussi mais je ne sais pas si je vais pouvoir le regarder (il y aura d'autres choses intéressantes le même soir).

encredelune a écrit:

Si tu as aimé le pianiste, je conseillerais des films comme "Amen" et "hôtel Rwanda"...
^^

J'ai déjà vu Amen, mais pas Hôtel Rwanda. Et c'est un film que j'aime beaucoup.
Par contre, je me demande pq conseiller Amen à quelqu'un qui a aimé "Le Pianiste". A part que les deux films parlent de l'extermination des Juifs pendant la guerre, je ne vois pas trop le rapport entre eux????

Les herbes folles, le dernier film d'Alain Resnais (où jai eu le plaisir de croiser Nausicaa, d'ailleurs , bonjour en passant^^); totalement décalé, je n'ai pas vu tous ses films, mais j'ai trouvé celui-ci vraiment très bien, onirique, enfin je ne m'attendais pas à ça...! Et puis les acteurs sont quand même bien choisis : André Dussolier, Sabine Azéma, Emmanuelle Devos...

Bonjour à toi aussi Rennes terre de rencontre lol

Je suis d'accord, c'était un très bon film, avec beaucoup d'humour. Très inventif dans la mise en scène aussi, et avec quelques éléments qui méritent réflexion (la fin, décidément, est bien mystérieuse).

Ce qui m'épate chez Resnais, c'est sa capacité à se renouveler complètement d'un film à l'autre, si bien que c'est à chaque fois une nouvelle surprise.

Et puis les acteurs sont tjs très bons. Il y a les habituels Azema et Dussollier (Arditi n'était pas là cette fois) et puis Resnais a recruté des ptits nouveaux dans la "troupe" de Desplechin. Anne Consigny, Mathieu Amalric, Emmanuelle Devos et Michel Vuillermoz. Et ils sont tous excellents. Mathieu Amalric en petit flic de quartier, je n'y croyais pas trop mais il donne à son personnage un caractère déjanté qui colle très bien à l'atmosphere du film.
Ah oui et mention spéciale à la voix off d'Edouard Bear aussi. Complètement dans l'esprit décalé du film.

Pour répondre à ta question nausicaa, non il n'y a pas de lien particulier entre les deux films... mais si le thème (époque de guerre) abordé t'intéressait, je trouvais qu'Amen était un film à voir...

Madame Musquin a écrit:

Les herbes folles, le dernier film d'Alain Resnais (où jai eu le plaisir de croiser Nausicaa, d'ailleurs , bonjour en passant^^); totalement décalé, je n'ai pas vu tous ses films, mais j'ai trouvé celui-ci vraiment très bien, onirique, enfin je ne m'attendais pas à ça...! Et puis les acteurs sont quand même bien choisis : André Dussolier, Sabine Azéma, Emmanuelle Devos...

Vu hier. Je n'ai RIEN compris. Enfin, je veux dire que j'ai pas vraiment compris où tout cela était sensé mener... L'intrigue est elle-même des plus décousues (jeu du chat et de la souris entre André Dussolier et Sabine Azéma assez incompréhensible : on peut tout d'abord comprendre que Sabine Azéma ne tienne pas spécialement à revoir André Dussolier mais pourquoi la rejette-t-il à la fin avant de finalement aller faire de l'avion avec elle ???) et l'hypothèse du passé d'assassin d'André Dussolier demeure trop peu exploitée. Et que dire de la séquence finale quand la caméra entre dans une maison jusqu'alors inconnue et qu'une fillette demeure le plus naturellement du monde à sa mère "Maman, quand je serai un chat, est-ce que je pourrai manger des croquettes ?". Je n'ai même pas trouvé de lien avec le titre (mise à part les plans répétés sur les "herbes folles"). Ce qui sauve selon moi le film du désastre cinématographique, c'est le jeu des acteurs et notamment les 2 caricatures de policiers que nous offrent Mathieu Amalric et Michel Vuillermoz (dont le personnage m'a semblé proche de celui du gendarme dans le théâtre de Guignol). J'ai également apprécié la trop brève apparition d'Annie Cordy (parce que ça fait toujours plaisir de voir Annie Cordy).

Je suis tout de même peut-être passé à côté d'un chef d'oeuvre (dans ce cas-là, je remercierai Madame Musquin et Nausicaa de bien vouloir m'expliquer en quoi ce film en est un) et si le but du film était de désorienter totalement le spectateur, cela a réussi puisque j'en ai oublié mon parapluie dans le cinéma (dieu merci, je m'en suis rendu compte avant d'arriver chez moi et j'ai pu retourner le chercher).

Pour moi, les "herbes folles", ce sont justement les personnages, qui s'attirent et se rejettent,comme ça, sans véritable raison...Les individus poussent tous un peu comme ça, au hasard, comme des herbes, sans vraiment d'ordre ni de raison...Je ne suis pas sûre qu'il y avait quelque chose à comprendre avec la dernière réplique, je pense qu'elle est absurde pour le plaisir de l'être, mais qu'il n'y a pas vraiment de raison à ça; elle clôture un parcours extrêmement étrange, c'est tout...
Mais je crois que l'absurdité est une constante chez Resnais, cela dit je ne connais pas assez son cinéma pour pouvoir développer cette idée, mais voilà comment je vois les choses

Tout le film est construit sur le principe des "herbes folles" - du hasard, de l'erratique. D'abord ce qui rapproche les deux personnages principaux : un portefeuille volé qui a été déposé pres de la voiture de Georges Palet. Puis le comportement même de ces personnages : je veux, je ne veux plus... Mais les herbes folles, c'est peut-être aussi le scénariste et le réalisateur, et notamment avec cette scène finale de la petite fille, qui est une association d'idées très libre avec l'histoire qui précède.
Une précision : j'ai lu une interview de Resnais, et il explique qu'il "collectionne" des titres potentiels, qui lui plaisent, indépendamment des films qu'il prépare. Par exemple, il avait "les herbes folles" dans sa collection avant d'avoir décider d'adapter le roman de Christian Gailly, puis il s'est dit que ce titre lui conviendrait bien.
POur ce qui concerne le comportement des personnages, il surprend parce que généralement, dans une fiction, chaque personnage a un caractère bien déterminé, et il agit de manière rassurante, conforme à son caractère. Je crois franchement que les personnages de ce film, malgré leur côté étrange, ressemblent en réalité bcp à des êtres réels, parce que justement, dans la réalité, le hasard, l'imprévisible et la non-logique dictent souvent nos comportements.


J'avoue que j'ai beaucoup repensé à la scène finale et maintenant je la trouve géniale. Pas seulement pour l'effet de surprise. Bien sûr, je trouve cet effet complètement cohérent avec le propos et la tonalité du film, mais il n'y a pas que ça.
La scène de l'avion suggère la liberté, mais elle suggère aussi la mort (Resnais est d'ailleurs le réalisateur d'un film qui s'appelle "L'amour à mort", je crois que le même thème revient ici). Mais au lieu de se terminer sur une idée sombre, celle de la mort (le réalisateur a 89 ans!), on termine sur une scène qui fait rire pour son côté décalé et la drôlerie de la question, mais qui est aussi une image de vie. Dans ce film d'adultes, la dernière réplique est confiée à une petite fille. Et de quoi parle-t-elle? "quand je serai un chat" - donc d'une autre vie, prochaine. Pour moi, c'est une scène qui exorcise la mort présente à la fin de l'histoire - comme l'humour tout au long du film est une manière de masquer la tristesse et la gravité de la vie des personnages principaux.

Mmmmouais !

Je suis peut-être un peu trop terre-à-terre. Et pourtant, j'aime certaines choses assez décalées (les livres d'une certaine Amélie Nothomb, par exemple), mais peut-être que je n'ai pas aimé ce film parce que je n'ai pas su lui donner un sens et que je pense que, même quand une oeuvre quelle qu'elle soit est un peu décalée, déjanté, bizarroïde... , elle doit toujours avoir un sens pour être réussie.
Peut-être aussi que je n'ai pas su l'apprécier parce que je ne connaissais pas du tout Resnais (sauf de nom) et que j'avais seulement vu de lui, en cours d'Histoire l'an dernier, son documentaire sur les camps de concentration (Nuit et Brouillard, merci Allociné...) qui était forcément moins fantaisiste que ces Herbes folles. Il faudrait peut-être que j'essaie Hiroshima mon amour puisque d'après Amélie Nothomb, c'est un chef d'oeuvre..

En tout cas, merci à toutes les deux de m'avoir exposé votre point de vue sur ce film, c'est vraiment très gentil !

Je suis moi aussi allez voir le dernier Resnais, et j'ai beaucoup aimé, on ne voit pas ou le film veut en venir, on trouve les attitudes des personnages absurdes, mais c'est voulu, ce film est du surréalisme a l'État pur, des situation qui s'enchaine au grès du hasard, sans souci de cohérence, qui révèle la folie douce ou dangereuse qui peut se cacher derrière les personnages les plus ordinaires, même le narrateur ne parvient pas a raconter l'histoire, hésite sur les mots, on dans du surréalisme, de l'absurde a la Ionesco d'ailleurs la fin sur le chat et les croquettes est dans cet esprit, réplique qui n'a apparemment pas de sens, mais qui peut se charger de tout une flopée de signification métaphysique et même si on la trouve creuse vide, nous sommes toujours dans l'ordre de la métaphysique.

J'ai eu la chance de travailler une journée sur le film Villa Amalia comme figurante avec Isabelle Huppert. C'est un être étonnant je ne l'apprends à personne. Mais ce qui est plus étonnant encore est le contraste entre la femme de tous les jours et celle du grand écran. Je m'explique : Isabelle Huppert passe complètement inaperçue dans la vie réelle, on ne la remarque pas, on ne la voit pas, combien même on voudrait qu'il en soit autrement. Par contre, dès que la caméra capture son image, elle crève l'écran, elle absorbe la lumière, l'embellie, on ne voit qu'elle, elle est grandiose! Elle est pour moi l'actrice par excellence.

ah c'est déjà demain ?

Pourtant juste en face de l'Angleterre, c'est vrai que ces gens-là exagèrent !