[Le Monde] Un charmant petit monstre

Un "charmant petit monstre" , par DOMINIQUE DHOMBRES
LE MONDE | 14.09.06 | 14h14

Le visage est extrêmement pâle, encadré de longues anglaises châtain, les lèvres écarlates, les vêtements noirs hors mode et même hors du temps. Une geisha gothique, en quelque sorte. Vous voyez de qui il s'agit ? Elle a jadis déclaré suivre un régime alimentaire inquiétant, essentiellement composé de légumes et de fruits pourris.



Vous y êtes ? Elle publie chaque année, à pareille époque, avec la régularité d'un métronome, un roman qui figure aussitôt dans la liste des meilleures ventes. Vous aviez deviné, bien sûr. Amélie Nothomb était, mercredi 13 septembre, l'invitée du "Grand Journal" de Michel Denisot, sur Canal+. Elle vient de faire paraître, chez Albin Michel, son quinzième roman, Journal d'Hirondelle. C'est l'histoire d'un tueur, comme l'était déjà son premier livre, Hygiène de l'assassin, publié en 1992, également chez Albin Michel.

Mais cette fois, c'est un tueur à gages qui ne compte plus les cadavres à son actif. Les livres d'Amélie Nothomb sont de plus en plus courts, mais le nombre de morts par page augmente avec les années. C'est une fatalité dont elle n'est pas responsable, en quelque sorte, pas plus que des singuliers penchants sexuels de son héros. "La seule personne dont il tombe amoureux est une morte", faisait remarquer Frédéric Beigbeder, un des chroniqueurs du "Grand Journal". "Ce sont des choses qui arrivent", répondait-elle, sur le ton de l'évidence.

François Mauriac avait au moment de la sortie de Bonjour tristesse qualifié, non sans tendresse, Françoise Sagan de "charmant petit monstre". L'expression convient assez bien à Amélie Nothomb. Voilà déjà longtemps que cette fille de diplomate belge affiche une excentricité sulfureuse dont elle s'amuse à l'occasion. Les légumes y sont pour quelque chose. La moue boudeuse, aussi. La diction enfin. Ce n'est pas pour rien qu'elle a fait des études de philologie. Elle enchaîne les phrases parfaitement charpentées, lexicalement riches et grammaticalement correctes, ce qui constitue une singularité, presque une incongruité, sur un plateau de télévision. Un exemple ? "Il est certain que le fait d'avoir abusé des trois derniers albums de Radiohead a contribué à la gestation de ce livre." Le contraste entre la préciosité du ton et l'évocation du groupe de rock anglais est voulu. Amélie Nothomb est en représentation.

Elle joue son propre rôle et personne ne s'en plaindra. Serait-elle un auteur pour les jeunes ? "Il y a un couvent de vieilles bonnes soeurs handicapées en Wallonie qui me lit avec assiduité", réplique-t-elle.

Imparable, non ?

Source:
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-813016,0.html

Oh j'adore !
Voilà une critique charmante et digne d'Amélie.

Je ne trouve pas que cette critique soit particulièrement bonne, son auteur ne s'intéresse qu'à l'apparence d'Amélie ou bien à l'image qu'elle veut donner...Rien à voir avec la littérature, d'ailleurs il parle à peine de son bouquin .

Certes, mais je crois que c'est voulu.
Il parle d'un petit monstre et donc de l'auteur, pas de ses livres

Sympa ce portrait ! Ca change de ce qu'on peut habituellement lire

Raindrop a écrit:

Certes, mais je crois que c'est voulu.
Il parle d'un petit monstre et donc de l'auteur, pas de ses livres

Ouais mais j'ai eu l'impression que c'était pour éviter de dire des choses négatives sur le dernier roman paru...enfin c'est peut-être qu'une impression, hein

Je trouve que l'article est très original et très mélioratif pour amélie!
Tout à fait d'accord: ça change de ce qu'on peut lire habituellement sur elle!!