Citations

La Fée Flaque a écrit:

"La faim c'est vouloir. C'est un désir plus large que le désir. Ce n'est pas la volonté, qui est force. Ce n'est pas non plus une faiblesse, car la faim ne connait pas la passivité. L'affamé est quelqu'un qui cherche."

j'adore!!!!!!!!!

Pourquoi tu n'as pas carrément recopié son œuvre complète ?

je ne sais pas si cette idée a déjà été proposée mais voilà donc je propose qu'on partage si vous voulez nos citations préférées d'AN.
En fait j'ai une habitude qui consiste à marquer lors de mes lectures les pages avec les passages qui me touchent pr pouvoir y revenir facilement après ca m intéresse vraiment de savoir si on s'est arretés sur les mm passages et peut etre de découvrir de nouvelles citations oubliées

je vais me lancer donc avec une citation de mon livre préféré le sabotage amoureux
Quand je serai grand, je penserai à quand j'étais petit

C'est une bonne idée.
J'avais pléthore de citations d'auteurs il fut un temps, lesquelles ont été perdues dans un de mes déménagements.


Pour ce qui est d'Amélie, ses citations sont souvent fort intéressantes mais je n'ai pas toujours le décodeur... D'ailleurs, qui l'a ?

Dans Le Sabotage Amoureux: "On se moque des enfants qui justifient leurs mauvais coups par ce gémissement: "C'est lui qui a commencé!". Or, aucun conflit adulte ne trouve sa genèse ailleurs."

C'est à peu près la seule citation d'Amélie Nothomb que je trouve intéressante hors contexte.

"Pas besoin d'intérêt pour mentir. Le plaisir suffit". ??? Il manque quelque chose.

" Pourquoi est-il impossible de faire du bien à quelqu'un sans lui faire de mal ? Pourquoi est-il impossible d'aimer quelqu'un sans le détruire" ?


"L'amour : c'est une maladie qui rend mauvais. Dès que l'on aime vraiment quelqu'un, on ne peut s'empêcher de lui nuire, même et surtout si l'on veut le rendre heureux." Mouais.

J'ai l'impression qu'il y a un peu de perversion derrière tout cela. C'est vraiment flippant.


Voici une citation d'AN que j'aime beaucoup : "Il faut admirer les gens capables d'être heureux". EXCELLENT.

Citation :

J'ai l'impression qu'il y a un peu de perversion derrière tout cela. C'est vraiment flippant.

Et pourtant, je trouve ces citations d'Amélie très justes...

à moins que je ne sois une perverse qui s'ignore...

C'est justement ce qui ME fait peur parce que moi aussi je les trouve juste. Mais il ne s'agit que d UN point de vue.

Il est sûrement possible d'aimer sans faire de mal. NON ?

"Brûle ce que tu as adoré, adore ce que tu as brûlé" Les combustibles

"Ceux qui croient que lire est une fuite sont à l'opposé de la vérité: lire, c'est être mis en présence du réel dans son état le plus concentré - ce qui, bizarrement, est moins effrayant que d'avoir affaire à ses perpétuelles dilutions" Antéchrista

Et il y a aussi l'efficace "Il y aura toujours dans la foule un crétin qui, sous prétexte qu'il ne comprend pas, décrétera qu'il n'y a rien à comprendre" Péplum

chmika62 a écrit:

"Brûle ce que tu as adoré, adore ce que tu as brûlé" Les combustibles

Je crois que la phrase n'est pas d'elle, à l'origine.

En parlant de perversion, voici la citation qui m a fait le plus flipper

C’est flatteur, un viol. ça prouve qu’on est capable de se mettre hors-la-loi pour vous.

je ne sais pas comprendre cette phrase !!!!

Citation :

C'est justement ce qui ME fait peur parce que moi aussi je les trouve juste. Mais il ne s'agit que d UN point de vue.

Je pense qu'il faut remettre ces phrases dans leurs contextes... les personnages d'Amélie quand ils sont amoureux ont tendance à avoir un comportement relativement égoïste... comme finalement beaucoup de gens en amour...
Tu dis aimer l'autre mais tu as pour vision l'idée que tu es cependant la seule personne à pouvoir le rendre heureux... et tu te fixes sur cette idée en ne tenant pas forcément compte des sentiments de l'autre et de ses envies... c'est une dérive en réalité... mais une dérive que tout le monde a pu réaliser à un moment donné dans sa vie...mettons par exemple, pour illustrer, si tu harcèles un de tes ex pour qu'il se remette avec toi...c'est finalement destructeur pour l'autre et pourtant c'est parce que tu l'aimes...
Amélie s'amuse à pousser ces types de comportement dans des extrêmes, on peut reprendre l'exemple de Zoïle ici... ce n'est pas pour autant que tout le monde se comporte de cette façon, mais cependant, la phrase est applicable à de nombreuses personnes...et je pense que tout le monde à un moment donné dans sa vie peut se reconnaître dans ces citations...

sigh a écrit:

chmika62 a écrit:

"Brûle ce que tu as adoré, adore ce que tu as brûlé" Les combustibles

Je crois que la phrase n'est pas d'elle, à l'origine.

Exact, c'est la traduction française de la phrase (elle est rapportée en latin dans le récit de Grégoire de Tours) qu'aurait prononcée Saint Remi en baptisant Clovis : "Courbe-toi, fier Sicambre ; adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré".
Elle n'a donc pas du tout le même sens à l'origine et dans le texte de Nothomb. Pour Clovis, elle signifie le passage du paganisme à la religion chrétienne, la conversion.
Dans Les Combustibles, AN joue avec la phrase et lui donne un sens plus au 1er degré : jeter dans le feu les livres qu'on aime.

Moi j'aime la phrase que j'ai mise en phrase perso !

encredelune a écrit:

Citation :

C'est justement ce qui ME fait peur parce que moi aussi je les trouve juste. Mais il ne s'agit que d UN point de vue.

Je pense qu'il faut remettre ces phrases dans leurs contextes... les personnages d'Amélie quand ils sont amoureux ont tendance à avoir un comportement relativement égoïste... comme finalement beaucoup de gens en amour...
Tu dis aimer l'autre mais tu as pour vision l'idée que tu es cependant la seule personne à pouvoir le rendre heureux... et tu te fixes sur cette idée en ne tenant pas forcément compte des sentiments de l'autre et de ses envies... c'est une dérive en réalité... mais une dérive que tout le monde a pu réaliser à un moment donné dans sa vie...mettons par exemple, pour illustrer, si tu harcèles un de tes ex pour qu'il se remette avec toi...c'est finalement destructeur pour l'autre et pourtant c'est parce que tu l'aimes...
Amélie s'amuse à pousser ces types de comportement dans des extrêmes, on peut reprendre l'exemple de Zoïle ici... ce n'est pas pour autant que tout le monde se comporte de cette façon, mais cependant, la phrase est applicable à de nombreuses personnes...et je pense que tout le monde à un moment donné dans sa vie peut se reconnaître dans ces citations...

Je n'aurais su mieux l'exprimer.

Nausicaa, merci une fois de plus pour ton érudition !
Je suis scotchée.

voici un paragraphe qui m a rendu folle en le lisant parce que je ne pouvais pas croire u'on pouvat écrire quelque chose d'aussi profonde

Comble de cruauté, la neige.
La neige, qui avait beau être laide et grise comme la Cité des Ventilateurs, n’en était pas moins de la neige.
La neige, dans laquelle mes tâtonnements analphabètes avaient vu l’image de l’amour par excellence, ce qui n’était certainement pas gratuit.
La neige, pas innocente du tout sous sa béatitude candide.
La neige où je lisais des questions qui me donnaient très chaud et puis très froid.
La neige, sale et dure, que je finissais par manger dans l’espoir d’y trouver une réponse, en vain.
La neige, eau éclatée, sable de gel, sel non pas de la terre, mas du ciel, sel non salé, au goût de silex, à la texture de gemme pilée, au parfum de froidure, pigment du blanc seule couleur qui tombe des nuages.
La neige qui amortit tout ─ les bruits, les chutes, le temps ─ pour mieux mette en valeur les choses éternelles et immuables comme le sang, la lumière les illusions.
La neige, premier papier de l’Histoire, sur lequel furent écrites tan de traces de pas tant de poursuites sans merci, la neige qui fut donc le premier genre littéraire, immense livre à fleur de terre où il n’était question que de pistes de chasse ou de l’itinéraire de son ennemi, sorte d’épopée géographique qui donnait au moindre signe une valeur d’énigme ─ ce pied-là était-il celui de son frère ou du meurtrier de son frère ?
De ce bouquin kilométrique et inachevé qui pourrait s’intituler Le Plus Vaste Livre du monde, il ne nous est resté aucun fragment ─ c’est le contraire de la bibliothèque d’Alexandrie : tous les textes ont fondu. Mais il a dû nous en demeurer une lointaine réminiscence qui resurgit à chaque nouvelle neige, sorte d’angoisse de la page blanche qui donne une terrible envie de fouler les espaces encore vierges, et instinct d’exégète dès que l’o croise la trace d’un autre.
Au fond, c’est la neige qui a inventé le mystère. Par le fait même, c’est elle qui a inventé la poésie, l’estampe, le point d’interrogation ─ et ce grand jeu de piste qu’est l’amour.

le sabotage amoureux

Biographie de la Faim p.73 : " Il fallait aussi lire ces miroirs à plaisir et à douleurs qu'étaient les romans".

Athéna a écrit:

Biographie de la Faim p.73 : " Il fallait aussi lire ces miroirs à plaisir et à douleurs qu'étaient les romans".

Amélie recycle la citation de Stendhal qu'elle utilise abondamment dans Mercure : "Le roman est un miroir que l'on promène le long du chemin". Stendhal, une des références omniprésentes chez Nothomb.

EXACT. Je me souviens d'ailleurs avoir eu à faire une dissertation à ce sujet du temps où j'étais à la fac.

nausicaa, je ne te connaîs pas mais je ne sais pas pourquoi je t'adore.

Joli paragraphe sur la neige, en effet.

Ce passage est le témoignage d'une lectrice somme toute très lucide:
"Analysez le style de cet écrivain... Ces dissections sont aussi lassantes qu'un amoureux détaillant à des tiers les charmes de sa bien-aimée. Ce n'est pas que la beauté littéraire n'existe pas: seulement, c'est une expérience aussi incommunicable que les grâces de la dulcinée pour qui n'y est pas sensible. Il faut s'éprendre soi-même ou se résoudre à ne jamais comprendre." Biographie de la faim.

J'approuve. Toutefois, c'est ce qu'on fait au lycée et à la fac.
Mais bon, ca c'est encore un autre débat !

Tout à fait d'accord, je ne suis pas une fana de l'analyse...ça fait perdre du charme de la lecture... d'ailleurs les livres que j'ai du analyser, je n'ai jamais réussi à les relire, même lorsqu'ils m'avaient beaucoup plu... mais bon, c'est vrai que le côté structurel peut être intéressant.