Samedi dernier, nous sommes allés à la rencontre d’Amélie Nothomb qui était de passage à la librairie Decitre-Ecully, dans la banlieue de Lyon, pour dédicacer son dernier ouvrage sorti chez Albin Michel, « Tuer Le Père ». L’écrivaine était d’ailleurs accompagnée de sa sœur, Juliette Nothomb, et de Tom Verdier qui dédicaçaient également leurs derniers livres respectivement intitulés « La Vraie Histoire De La Femme Sans Tête » et « Lucie Dans Le Ciel ».
« Pourquoi parler littérature sur Radio Metal ?! » vous demandez-vous actuellement, la bouche grande ouverte, devant votre écran. Eh bien, tout simplement parce qu’Amélie Nothomb écoute du metal et a déclaré dans nombre d’interviews apprécier tout particulièrement le groupe Tool. Ce qui est également le cas de Tom Verdier cité plus haut puisque ce dernier a même consacré un chapitre au combo américain dans « Lucie Dans Le Ciel » et nous confiera en face-à-face savourer « la puissance mystique et la richesse musicale » de Tool.
Ainsi il nous paraissait intéressant d’accorder, dans les colonnes de Radio Metal, la tribune suivante à Amélie Nothomb pour qu’elle nous explique sa passion pour le célèbre groupe de metal atmosphérique qu’est Tool. Ses propos, dont vous pouvez également savourer l’audio ci-dessous, interviennent dans le cadre de la rubrique « Ce qu’ils en pensent » où nous donnons à des personnalités la possibilité de faire partager leur sentiment sur notre style musical fétiche.
Voici les propos d’Amélie Nothomb :
« Je n’écoute pas tout dans le metal mais mon groupe de metal préféré, et de très loin, est Tool. J’ai une passion éperdue pour ce groupe et j’ai déjà dit dix mille fois, et c’est la vérité, qu’à mon enterrement je veux qu’on passe la chanson « Lateralus » et rien d’autre que « Lateralus ». Je trouve que c’est une musique d’une énergie et, le mot à l’air déplacé mais je ne trouve pas qu’il le soit, d’une noblesse extraordinaire. C’est de la très grande musique, pour moi les plus grands musiciens d’aujourd’hui sont Radiohead et Tool. Ce sont nos Mozart et Beethoven franchement. Je veux croire que cette musique restera. Mais de toute façon, quand on lit les interviews de Maynard James Keenan (NDLR : le chanteur de Tool), comment ne pas être terriblement impressionné ? Voilà, vraiment, zéro concession… Je l’admire profondément. Je suis complètement droguée à Tool et je ne peux pas passer une seule journée sans écouter plusieurs chansons de Tool.
La musique de Tool ne revêt aucune graisse, elle est terriblement énergétique. C’est la seule musique qu’on puisse écouter à très haute dose parce que j’ai eu beaucoup de drogues musicales mais le problème des drogues musicales, c’est qu’elles sont nocives. Quand on écoute trop par exemple Infected Mushroom que j’adore, il y a un effet nocif : on ne se sent pas bien et on est tripé. Tool on peut écouter dix mille chansons par jour et il y a zéro effet nocif. Je ne sais pas comment ça se fait mais c’est comme la musique classique : on peut écouter Beethoven jusqu’à la moelle sans jamais se sentir malade. Tool, c’est pareil. Il y a zéro toxicité alors que, quand on écoute les paroles, elles sont terribles. Mais, pour moi, c’est la musique classique d’aujourd’hui, à savoir le sublime sans aucune toxicité.
J’ai découvert Tool au Rock En Seine 2007. J’y étais allé pour écouter Björk, parce que je suis fan de Björk depuis bien longtemps, mais je voulais entendre tous les artistes présents. Et puis il y avait un concert de Tool. J’avais beaucoup aimé le concert mais je me disais que c’était parce que j’étais dans l’ambiance du concert. J’ai fini par acheter les albums ensuite et, au début, quand j’écoutais les disques, je me disais : « Ha, ça ne me plaît pas beaucoup, j’ai aimé parce que c’était le concert mais, en fait, c’est pas terrible ». Et puis j’ai continué à les écouter, c’est difficile d’avoir le coup de foudre pour ces musiques car il faut les écouter plusieurs fois pour que ça fasse effet…
Peu à peu, la première chanson qui m’a scotchée était « Rosetta Stoned » sur l’album 10,000 Days (2006). Je me suis dis : « Tiens, c’est bizarre, j’ai cette chanson en tête tout le temps » ; alors je l’ai écoutée tout le temps, et puis je suis passée à la chanson sur la mort de sa mère (NDLR : allusion aux deux chansons « Wings For Marie, Pt. 1 » et « 10,000 Days (Wings, Pt. 2) » écrites par Maynard James Keenan), la plus belle chanson que l’on puisse écrire sur la mort de sa mère qui est sublimissime, et puis je suis arrivée à l’album Lateralus (2001).
Lateralus ne me faisait aucun effet. J’ai donc mis beaucoup plus de temps à accrocher à Lateralus mais une fois que j’ai accroché je me suis dit : « Mais, ça, c’est la plus grande musique de tous les temps » et maintenant je suis à fond et ça fait trois ans que ça dure et y’a aucune usure. Alors que toutes les autres musiques qu’on aime, il y a une usure. Lateralus : il n’y en a aucune ».
Pour voir le site et écouter Amélie, suivre la source ci idessous .... Merci à RadioMetal
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