Salon du Livre 2012

Pour cette année, au SDL je sais que je vais prendre Brillant comme une casserole, histoire qu'il devienne bien "à moi" (dédicacé à mon nom) lol
Je sais c'est nul comme idée mais bon, on ne se refait pas ^^

Mais non de toute façon, il allait bien être dédicacé un jour

Bonjour, demain j'irai au salon du livre pour la 1ère fois et j'aimerai savoir combien de temps avant le début des dédicaces faut-il faire la queue ?

LE MONDE de ce vendredi 16 mars 2012 publie l'article d AMELIE NOTHOMB / L'appel du Japon.


Amélie Nothomb, née à Kobé, vit en Europe comme en exil .Elle s'apprête à retourner là-bas, par nécessité,
pour s'y ressourcer. En dépit ou à cause , de FUKUSHIMA.


Du 28 mars au 5 avril, je serai au Japon.Je n'y ai plus mis les pieds depuis décembre 1996. C'est peu dire que ce pays m'a manqué. J'ai longtemps cru que j'étais nippone. J'ai fini par comprendre que ce qui m'avait fondée n'était pas le Japon, mais le manque de Japon.
La première fois, que j'ai quitté l'Archipel, j'avais 5 ans.On m'arrachait à Nishio-san, ma nounou japonaise, que j'aimais à l'égale de ma
mère.Les années qui suivirent cet exil, je souffris au-delà du dicible. Quand ma douleur était trop insoutenable, je me cachais sous la table pour pleurer en silence. Je concluais toujours par ce serment :" un jour, je retournerai dans mon pays".


A l âge de 21 ans, après donc seize années de manque, je tins parole. Deux de mes livres relatent mes aventures d'alors. J' y
découvris entre autres choses qu'il ne suffisait pas d'être née au pays du Soleil-Levant pour en faire partie. Mais ce que je n'ai pas
réussi à exprimer, c'est à quel point ce retour au Japon m'a sauvée. Si j'échouai à prouver que j'étais nippone, je parvins à puiser des forces durables dans cette terre élue.
Alors, je quittai à nouveau l'Archipel. Le travail de deuil reprit. j'appris à ne plus me cacher sous la table mais à m'y asseoir pour
écrire. Il s'agissait pour moi de renouer avec l'une de mes plus vieilles habitudes : le manque de ce que l'on aime.
Le reproche amoureux qu'on m'a le plus adressé est celui-ci :" Tu dis que tu m'aimes ,mais tu te passes très bien de moi".
Je n ai jamais réussi à m'expliquer sur ce point. Tout être aimé devient pour moi le Japon; dès lors, il me paraît normal de ressen-
tir un manque douloureux à cet égard. Je ne suis pas plus stoicienne que n'importe qui: j'ai seulement l'habitude. Quand je souffre
d'un manque extrême, je sais que je suis moi. C'est déjà ça.


Stupeur et Tremblements parut chez Albin Michel en 1999. Suite à cela, comme on s'en doute, on m' a invitée au Japon 245 fois de
manière ambigue : l'idée était que je m'explique. J 'ai toujours refusé. Il n y avait rien à expliquer. Stupeur n'est pas un livre à thèse
c'est le récit d'une mésaventure professionnelle dans une grande entreprise nippone. Aujourd'hui, c'est ainsi que l'oeuvre est com-
prise , et il n'y a plus de scandale.


Le 11 mars 2011, il y eut Fukushima. Depuis, rares ceux qui osent aller au Japon. Je ne compte plus le nombre de connaissances
qui ont annulé leur voyage. Quand je leur dis que c'est surtout maintenant qu'il faut aller sur l'Archipel, par solidarité et pour
prouver que cette terre n'est pas pestiférée, on me répond que le risque est trop grand. " Mais les Japonais n'ont pas fui leur pays, eux!", n 'aui-je cessé d'affirmer. A quoi on me rétorque d'un air finaud que ces pauvres gens sont victimes de la désinformation. Comme quoi tous les prétextes sont bons pour douter non seulement de l'intelligence des Japonais, mais aussi de leur courage.
Cet agacement a joué un rôle dans le fait que j'accepte la 246e invitation. Pour autant, il n' y a pas lieu de m'attribuer un beau rôle : ce n'est évidemment pas le pays du Soleil-Levant qui a besoin de moi, c'est moi qui ai besoin de lui. Seize années dont a nouveau passé depuis mon dernier exil : il semble que vis-à-vis de cette terre, mon autonomie soit de seize ans. Mes batteries sont presque
complètement déchargées, il est grand temps de retourner à la source.


A la source de quoi ? C 'est la question à 10 milliards de yens. Le monde entier s'accorde là-dessus : là-bas, il y a quelque chose. Mais quoi? Personne n'est de la même opinion. Ceux qui ont le plus écrit sur le sujet sont les Nippons : on ne dénombre plus les
essais sur la fameuse spécificité japonaise. Il en a résulté des théories plus ou moins incongrues, voire pestilentielles, tant il est
vrai qu'il suffit de nommer une impression pour la discréditer. Selon moi, le seul à s'être montré convaincant est Junichiro Tanizaki
dans Eloge de l'ombre (1933), texte admirable, d'une poésie extraordinaire. Encore son explication ,ne rend -elle pas compte de tous les mystères japonais, loin s'en faut.


Si l'on me demande ce que moi je vais chercher au Japon, je n'ai aucun mot pour le dire. Je sens très profondément, dans ma
cage thoracique ce qui entre en convulsion à la seule idée de respirer à nouveau l'air nippon, et je refuse de dévaluer en termes
inadéquats une pulsion aussi forte. Tout ce que je sais, c'est que, comme la dernière fois, j'ai besoin d'être sauvée. De quoi ?
Si je le savais, je serais déjà sur la voie du salut, ce qui n'est pas le cas. Je sais que le Japon a le pouvoir de me sauver puisqu'il
l' a déjà fait. Mon salut est évidemment un projet de piètre envergure; néanmoins, je dois avouer qu'il me tient à coeur.
Amélie Nothomb, écrivain (Le Monde du 16 mars 2012).

Un beau texte, merci !

GRace92 a écrit:

Bonjour, demain j'irai au salon du livre pour la 1ère fois et j'aimerai savoir combien de temps avant le début des dédicaces faut-il faire la queue ?

La queue était immense !!! J'espère que tu auras pu la voir, finalement !

Oui j'ai réussi à la voir, je suis arrivée à 15h et je suis passée vers 18h. C'était génial ! Je ne lui ai envoyé qu'une seule lettre et je ne l'avais jamais vue mais rien qu'en disant mon prénom elle m'a reconnue et elle m'a même fait la bise

Mon petit CR habituel de ma rencontre nothombienne :

Arrivé en courant (presque) à la file d'attente pour ma 8e rencontre avec Amélie pour mon 3e salon du livre dans la capitale, le temps de dire bonjour à tout le monde (une bise pour toutes les nothombiennes - javais déjà vu Marie, Louise et Hermine, Céline qui m'accompagnait à la dédic de Stéphanie Hochet) et une poignée franche et chaleureuse à Arthur et je rejoins le devant de la file où je vais passer dans les tous premiers.
3 passages plus tard (enfin je crois) je me présente devant Amélie, une embrassade chaleureuse de sa part, je lui fais part de sa beauté , me remercie et de suite me demande (elle est encore debout) si j'ai rencontré Stéphanie Hochet (j'étais quasi-sur qu'elle me poserait la question, vu qu'elle sait que je lis ses livres) je lui réponds par l'affirmative et lui dit que j'ai eu une belle rencontre avec elle. Amélie s'assoit entretemps, me demande si je vais bien tout en prenant mon livre. Je lui réponds et nous échangeons quelques mots sur Acide Sulfurique et notamment sur la photo de 4e de couv qui m'inspire toujours la meme chose quand je la vois : "vous voulez ma photo ?" Elle rit de ma remarque à ce sujet, et je lui dit que c'est bien dans le ton du livre, ce qu'elle approuve. Elle me redonne mon livre et se lève, je lui demande un beau souvenir photographique, elle ne se fait pas prié, se met en position et c'est Céline qui nous prend en photo. Je lui dis au revoir et à très bientot.
Je réalise après coup que j'ai oublié de la remercier pour cette nouvelle année passée avec elle en rencontres et échanges épistolaires et sur le fait que cela fait deux ans que l'on se voit mais bon en meme temps, je ne vais pas lui sortir ca chaque année (ca deviendrait rodondant et lourd à la fin)
Là dessus, je laisse ma place à Céline et c'est moi cette fois ci qui joue les photographes amateurs, au mieux que je peux, me faisant d'ailleurs apostropher "en me tutoyant" par la jeune femme caméraman à qui j'ai retorqué après une bonne minute de silence, elle s'excusera d'ailleurs... Céline étant passée avec Amélie (elle n'en d'ailleurs oublié sa photo avec Amélie mais je pense qu'elle du redemander après) je file dare dare pour ma 4e dédicace à suivre depuis 15h.
Je fus évidemment ravi de revoir tout le monde et je suis un peu déçu de ne pas avoir pu échanger avec tout le monde, j'ai revu quelques nothombiens après ma dernière dédic. Mon plus grand regret aura de ne pas avoir pu parler un peu avec Arthur, je m'en faisais une joie. Une prochaine fois j'espère...

Donc comme d'habitude, toujours un bon moment avec Amélie, il ne pourrait en etre autrement

c est super, je suis contente que vous ayez passé un super moment !!

lili17 a écrit:

c est super, je suis contente que vous ayez passé un super moment !!

merci à toi, oui ce fut un beau moment ! et j'en ai eu d'autres avec mes autres dédicaces, dont ce fut un chouette week end

j'imagine que ca doit être un grand moment de rencontrer Amélie ! Ca doit être inoubliable !!

Ouii, c'était bien

Petite photo (je n'arrive pas à la mettre à l'endroit, elle se remet toujours à l'envers après...)
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

c est un peu dommage que sn chapeau cache son visage

Oui, la voilette gênait un peu pour les photos...mais le chapeau lui allait bien

Pas grave, Jean-Marc ! L'essentiel est que nous ayons toutes et tous profité à fond de notre journée !

Madame Musquin a écrit:

Oui, la voilette gênait un peu pour les photos...mais le chapeau lui allait bien

elle avait le meme chapeau d'ailleurs pour vendredi ! Elle s'est excusée pour la voilette quand elle m'a embrassé mais je lui ai fait remarqué que c'était un joli pied de nez pour les photographes

Arthur92 a écrit:

Pas grave, Jean-Marc ! L'essentiel est que nous ayons toutes et tous profité à fond de notre journée !

oui tu as raison en meme temps, mais bon ca m'a gâché un peu le plaisir de te rencontrer. Mais ce n'est que partie remise...

l'an prochain peut etre ?

Ou pas...

Il faut commencer à travailler dès maintenant ???...

Laissez-moi quand même un peu de temps pour respirer !