la dualité en amelie...

Salut tout le monde!
Je suis italienne et je suis en train d'écrire un travail pour l'université sur Amélie Nothomb!
Je pensais parler du thème de la dualité (cosmétique de l'ennemi, par exemple) et du rapport d'Amelie avec le Japon (Amelie et le Japon pendant ses premiers 3 ans de vie...Métaphysique des tubes/Amélie adulte et le Japon...Stupeur et tremblements)
Je serai très intéressée par tous les opinions que vous pouvez avoir à propos de ça...
grazie a tutti
ale

Heu, pour commencer, j'ai un mag où Mélie énonce une phrase pour définir sa relation au Japon :
Ni sans toi, ni avec toi. Je suis condamnée à aimer ce pays de loin.
Si ça peut t'aider...
Je pense que le Japon est pour Mélie le monde de son enfance, qu'elle l'envisage encore comme tel, quand on lui demande de citer un mot japonais au hasard de son bon vouloir, elle cite : Nostalgie;
C'est évocateur, et puis, je crois que dans un passage de Bio de la fam, elle dit que toute nostalgie est nippone non? Donc à mon sens, il peut être intéressant de croiser Nostalgie et Japon, si tu veux parler de son rapport avec le Japon à l'âge adulte. Si c'est avec Mélie petite, elle le décrit comme le pays idyllique, dans Stupeurs, dans Sabotage. Il y aussi un côté "mystique du japon" puisque dans d'autres de ces livres, comme par ex Attentat, elle y dirige son héros (Tiens ça me fait penser à un pèlerinage, comme à Lourdes sur le moment , un pèlerinage qui libérerai Epiphane de sa contrainte physique et qui lui permettrait d'avouer son amour en dépit de... Bon j'arrête)

Heu......... Donc. Sinon, pour la dualité, hum...
Avec Cosmétique oui ! Puisqu'elle dit qu'il n'existe de pire ennemi que soi même! Ensuite, heu, de la dualité y'en a dans Hygiène aussi, c'est le corps même du livre, donc essaye de voir là-dessus, en plus comme un film est sorti on peut en dire encore plus long... Et puis ah bien sûr! Dualité contre la beauté aussi ! Stpeurs, Sabotage, Mercure, la Beauté, à moins qu'elle ne soit l'"héroïne" du récit comme dans Robert, est toujours présente ! Epiphane - Ethel ! Hum...

Bon voilà, à froid, comme ça, c'est ce qui me vient à l'esprit, voilà
En espérant que ça t'aidera!

Et si tu postais ton travail ici quand il sera fini?

Merci pour ta réponse!!!
Je suis d'accord sur la nostalgie pr le Japon même si je comprends pas trop bien qu'elle est son vrai rapport avec ce pays apres son expérience à la yumimoto...peut-etre qu'elle a la nostalgie du Japon où elle a vécu petite, je sais pas...

Oui, c'est vrai, Hygiène aussi parle de dualité, je savais pas qu'il avait un film sur ce livre, c'est bien?

J'aimerai bien te poster mon travail ici, la seule chose c'est que ce sera en italien et que sera un peu long (environ 50 pages...), quand même j'avais déjà pensé à le traduire en français, comme ça je pourrai le mettre ici
ale

Enfin, je vais pouvoir répondre à ce sujet qui me faisait envie depuis longtemps.

La dualité est un excellent choix pour analyser les œuvres d’Amélie. Il y a de la dualité à divers niveaux, et dans la plupart de ses livres :
- Attentat, Acide Sulfurique : dualité beauté/laideur. Un personnage laid à l’extrême, qui fait ressortir la beauté d’un autre personnage. Amélie semble fascinée par tout visage sortant de l’ordinaire : beau comme laid. Plus encore, lorsque beauté et laideur sont confrontées.
- Cosmétique, Hygiène, Mercure : dualité psychologique.
Dans Cosmétique et Hygiène, Amélie parle de dédoublement de personnalité. Elle créé littéralement la surprise, on ne s’attend pas à ce que les personnages soient ce qu’ils sont (assassins, violeurs,...).
Mercure est pour moi le paroxysme de la dualité d’Amélie. C’est un roman, donc une histoire non réelle, et pourtant, on y retrouve Amélie de manière très claire.
Dans Mercure, Amélie elle-même s’est faite prendre au piège de sa propre dualité : elle a créé deux fins à son histoire, répondant chacune à une exigence de son caractère : il y a un côté d’Amélie un peu sage, un peu ‘happy end’ et un autre côté destructeur qui la pousse souvent a ‘maltraiter' ses personnages (en l’occurrence, dans Mercure ça se manifeste par la deuxième fin où Françoise enferme Hazel en lui mentant toute sa vie pour pouvoir la garder auprès d’elle). Ce livre, de par sa forme, nous en apprend beaucoup sur elle finalement, je te conseil de terminer ton analyse par celui-ci.
- et puis il y a recherche de dualité à travers l’autre. La plus grande obsession d’Amélie, selon moi, ce sont les autres, les rapports humains sous toutes leurs formes : Le Sabotage Amoureux, Métaphysique, Stupeur, Biographie de la Faim (toutes ses autobiographies en fait), Robert des noms Propres (où à la fin, elle finit par se mêler à son propre livre de la manière dont elle est entrée dans la vie de Robert), Les Catilinaires (où deux personnages pourtant complètement opposés vont devenir très liés puisque l’un va assassiner l’autre).

C’est un travail assez complexe que tu entreprends là, mais il y a de quoi faire. Je te souhaite bonne chance, et n’hésite pas à venir demander de l’aide !

Je dirais également qu'il y a de quoi tisser des liens entre ses différentes oeuvres. Préciser en quoi ses personnages se rapportent, bien souvent, à Amélie elle-même. Par exemple, comme l'avait très justement fait remarquer Raindrop dans sa chronique de Cosmétique de l'ennemi, la manière dont se confond la personnalité de Textor avec la sienne, exposée dans Métaphysique des tubes. Ces deux ouvrages font ressortir le manichéisme d'Amélie.