Zoom sur les cimetières

En dépit des morts, les cimetières parisiens sont très beaux. Il s'agit du Père Lachaise, métro Père Lachaise, du cim Montmartre, métro Montmartre (non je plaisante), et du Montparnasse, métro Montparnasse (possible).
De nombreux ouvrages remplis de photos de statues et de tombes ont vu le jour. Mais le mieux c'est d'être sur place. Par temps de pluie, de brouillard, de soleil, de neige hélas c'est fermé (grr), de printemps, de fleurs, d'été, de feuilles mortes, d'hiver aux squelettes d'arbres.

A-t-on penser à les nourrir tous ces morts ?

Ce qui est mort est mort, sauf quand on aime d'amour fou. Pour l'instant, ce que j'aime d'amour fou n'est pas mort. Je n'ai donc pas l'expérience du nourrissage des morts. Cependant, je vois parfois des personnes qui aiment décorer d'amour certaines tombes, peut-être que cela nourrit les esprits de leurs morts.

En effet, mais je trouve le geste de nourrir les morts (comme au Mexique) beaucoup plus beau que celui de mettre des fleurs ou d'orner une tombe de stèles de marbre. Donner à manger c'est partager quelque chose avec des gens qu'on aime, c'est continuer à vouloir prendre soin de lui.

Tu as raison aussi ; le problème avec les nourritures et boissons par essence périssables, c'est que ça devient vite dégueulasse. Une fleur pourrie, passe encore, mais un amoncellement de miel, de fruits, de chocolat, arrosés de vin rouge, de champagne, sans oublier les pizzas, les plats cuisinés, les viandes en sauce, etc. J'ai moi-même versé du vin rouge dans le creux formé par les vêtements de la statue gracile qu'aime Amélie à Montmartre, et en fait, eh bien, j'aurais préféré verser des rubis liquides. Si un jour Amélie m'aime, elle jettera son argent par les fenêtres pour faire ce genre d'acte gratuit : concasser des rubis afin d'en verser le jus rouge entre ces plis de métal vert-de-grisé.