La culpabilité

Enormément d'artistes sont atteints de cette gêne à vivre ; pendant longtemps, j'ai cru que ce sentiment de culpabilité qui pourrissait leurs journées et leurs nuits et qui les poussait à créer comme des forcenés n'était qu'une pathologie parmi d'autres. Ladite "pathologie de l'artiste". Or cette vision est angélique : quand on observe les comportements de ces artistes, l'on s'aperçoit de la laideur de certains de leurs actes ou mieux, de l'absence pure et simple d'actes qui auraient dû exister. L'aliénation est telle qu'ils vont jusqu'à se mettre dans des situations telles qu'elles feront d'eux des "criminels", au moins par contumace. En fait, ils se martyrisent eux-mêmes et (lol), dans la mesure où le persécuteur n'est pas toujours au rendez-vous (eh oui, il a parfois autre chose à faire...), la "victime" force le destin et provoque la mise en scène de sa "faute". Ainsi, je reste persuadée que la pauvre Fubuki Mori, si cette beauté parfaite a existé, n'a jamais eu l'intention de persécuter Amélie. C'est le contraire ! Amélie a vu cette si jolie femme, en est instantanément tombée amoureuse, et lui a joué tous les tours pendables qu'elle a pu, jusqu'à ce que sa victime (la belle Fubuki), n'en puisse plus et se révolte, cherche même à se venger, comme l'auraient fait des êtres humains normaux agressés dans leur travail et dans leur intimité par un trublion. Quant à Elena, même topo. A-t-on envie de devenir amante d'une petite fille virile quand on est une petite fille hétéro qui aime les garçons ?? Amélie s'est donc auto-sabotée, et j'imagine que ces sabotages ont dû être nombreux car elle y fait allusion dans certaines de ses interviews. Mais maintenant, avec son succès, la donne est faussée : même de jolies hétéros convoleraient volontiers avec elle. La raison : la puissance et la célébrité, autant que l'argent, sont dans l'imaginaire humain l'apanage des hommes (et non des femmes, servantes du pénis). Aussi des femmes tout à fait féminines se font-elles aujourd'hui saillir par les muscles mentaux de femmes de tête. O TEMPORA O MORES