Violaky
Inscription : 29/06/2008 Messages : 125
Age : 45
Localisation : Italie
| Sujet: Le Figaro & la Tribune de Genève - 15 et 20 août 2009 Jeu 20 Aoû 2009 - 18:46 | |
| Buona lettura http://www.lefigaro.fr/livres/2009/09/17/03005-20090917ARTFIG00001-stupefiante-amelie-nothomb-.php http://www.tdg.ch/loisirs/livres/amelie-sent-prise-froid-hivernal-2009-08-14 - Le Figaro a écrit:
- Stupéfiante Amélie Nothomb
Mohammed Aïssaoui
Le Voyage d'hiver (Schubert n'est pas loin) est surtout une histoire de «trip» que Nothomb décrit, détaille, et décrypte avec une verve… stupéfiante. Dans son nouveau roman, le dix-huitième en dix-huit ans, elle entraîne ses personnages dans un voyage intérieur provoqué par des substances hallucinogènes. Il faudrait le reconnaître une bonne fois pour toutes : qu'on l'aime ou qu'on la déteste, Amélie Nothomb a du génie ; oui, cette façon d'inventer des histoires abracadabrantesques - le mot est entré dans le dictionnaire - en créant des personnages loufoques qui ont l'air bien vrai ; et cette manière efficace d'embarquer les lecteurs dans son univers singulier n'a pas d'équivalent.
Ainsi, dans Le Voyage d'hiver (son dix-huitième titre en dix-huit ans) se familiarise-t-on très vite avec Zoïle, homme «vaguement employé» par EDF-GDF, traducteur de L'Odyssée ; avec Astrolabe, une femme, sorte d'agent littéraire au service d'Aliénor, une romancière à succès qualifiée d'«anormale légère» - ne cherchez pas d'accents autobiographiques dans ce récit…
Zoïle voudrait épouser une carrière de kamikaze en s'attaquant à un monument en forme de «A» ; en fait, il sympathise avec les deux femmes qui désirent vivre dans des conditions précaires - en plein hiver, elles refusent le chauffage dans un appartement ouvert à tous les vents. Zoïle est plus ou moins amoureux d'Astrolabe. Pour le reste, on retrouve ce qui fait le charme de la romancière : des aphorismes sortis de nulle part et qui forcent à penser, des scènes insensées, des morceaux d'érudition, de l'autodérision servie généreusement.
Des pages psychédéliques
Le Voyage d'hiver (Schubert n'est pas loin) est surtout une histoire de «trip» que Nothomb décrit, détaille, et décrypte avec une verve… stupéfiante. Le mot «trip» a un double sens : il désigne à la fois l'«état qui résulte de l'absorption de substances hallucinogènes» et une «aventure intérieure». Ce sont les plus belles pages du roman, des pages déjantées, piquantes, psychédéliques. Le meilleur d'Amélie. Mais où la romancière est-elle donc allée chercher tout cela ? Un contrôle antidopage s'impose ! - La Tribune de Genève a écrit:
- Amélie se sent prise d’un froid hivernal
SOLÈNE FROIDEVAUX | 15.08.2009 | 00:00
Fini le Japon! Enfin guérie de son enfance, Amélie Nothomb? Pas si sûr. Dans son nouveau roman, Le voyage d’hiver, la Belge nous plonge à nouveau au cœur d’un aéroport. A nouveau? Rappelez-vous, un des romans à succès de l’auteure, Cosmétique de l’ennemi (2001), utilisait déjà ce décor, dans lequel un homme menait un combat avec son ennemi intérieur.
Aujourd’hui, dans Le voyage d’hiver, Amélie traite de Zoïle qui s’apprête à faire exploser un avion. Un héros? Pas vraiment, plutôt un antihéros, que ses parents affublent du prénom d’un sophiste «crétin». Il sait comment commettre l’irréparable, tout en essayant de ne pas y penser. Bref, aucun courage mais une recherche dans le symbolique pour justifier son acte.
Par son projet, Zoïle va mourir et c’est ainsi qu’il sent le besoin d’«écrire ce qui n’aura pas le temps d’être lu» lors de l’attente de l’avion, à l’aéroport. En effet, il est clair pour lui qu’il emportera le manuscrit. Et pourtant, le lecteur se trouve en possession de cette sorte de testament qui lui apprend comment Zoïle en est arrivé là.
L’amour douloureux
«Il n’y a pas d’échec amoureux.» La citation au dos du livre intrigue et laisse planer un mystère considérable. Voilà une manière plutôt laconique de susciter la curiosité du lecteur! Assistera-t-on à une histoire d’amour? En quelque sorte, même si la réciprocité de cet amour tiraille le lecteur jusqu’à la presque fin du livre. Ce qui est sûr et qui se remarque au fil de la lecture, c’est que la jeune femme est la raison du détournement de l’avion.
Amélie Nothomb, 42 ans, ne semble pas traverser la crise de la quarantaine. La tempête intérieure, elle la vit depuis toute petite. C’est peut-être pour cela qu’elle exprime les chemins tortueux de l’amour avec une si grande sensibilité. L’auteure, habituée à construire des chapitres très courts en laissant des blancs considérables, joue avec les mots. Elle nous force ainsi à remplir ces espaces vides et à voir plus loin que ce qui est écrit. Ce vécu d’angoisse d’Amélie, dont l’enfance a été faite de voyages, le lecteur le ressent a fortiori. Ainsi se retrouve-t-on immergé dans ce monde où se mêlent légèreté et gravité.
L’auteure n’a jamais caché son envie d’atteindre de nouvelles frontières et elle le montre dans ce livre, le dix-huitième, où elle parvient encore à nous surprendre. En effet, malgré des thèmes déjà traités où se trouvent des personnages atypiques, Amélie Nothomb s’approprie de nouvelles étendues où l’hiver et le froid qui y est lié deviennent les moteurs du comportement humain. Par conséquent, le froid mène au voyage, Le voyage d’hiver. «Le monde n’est strictement rien d’autre que ce conflit entre le froid et le chaud, la mort et la vie, le gel et le feu, il ne faut jamais oublier que le froid a précédé le chaud.»
Le voyage d’hiver rappellera sans conteste aux mélomanes l’œuvre du même nom mis en musique par Schubert. Dans cette œuvre musicale, l’hiver est la mort. Chez Nothomb, l’hiver semble figer l’état dans lequel se trouve Zoïle: l’enfer. C’est donc une mort libératrice qui attend l’antihéros. Dans un état où il semble toucher le fond, l’avion semble être le meilleur moyen de s’élever une dernière fois.
Cependant, Le voyage d’hiver n’est pas l’explosion de l’engin en question mais bien le cheminement de cet être qui semble avoir tout perdu. Il va connaître plusieurs voyages qui le décideront à effectuer celui qui sera définitif.
Qu’en penser? Un nectar, non. Mais un bonbon qui fond dans la bouche et donne des frissons. Alors que l’été s’achève, l’hiver traverse déjà le corps à la lecture de ce roman. Ce qui fait mal nous rend-t-il vraiment plus forts? | |
|
Arthur92
Inscription : 07/08/2009 Messages : 2452
Age : 32
Localisation : Villeurbanne (Rhône) Emploi : Etudiant (Master 2 CAPES Documentation) / moniteur bibliothèque universitaire
| Sujet: Re: Le Figaro & la Tribune de Genève - 15 et 20 août 2009 Jeu 20 Aoû 2009 - 19:22 | |
| Merci ! Voilà qui donne envie de lire ce livre... | |
|
B0urriquette
Inscription : 27/08/2008 Messages : 43
Localisation : Paris Emploi : Etudiante Lectures actuelles : L'éléphant s'évapore (Haruki Murakami)
| Sujet: Re: Le Figaro & la Tribune de Genève - 15 et 20 août 2009 Dim 23 Aoû 2009 - 17:54 | |
| Merci ! De très bonnes critiques ! =) | |
|
Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Le Figaro & la Tribune de Genève - 15 et 20 août 2009 | |
| |
|