[Concert] Les Enfoirés

Un peu d'histoire :

enfoirés.fr a écrit:

L’histoire a commencé avec l’arrivée de Coluche dans ma loge.
- Salut, il nous faudrait une chanson pour les Restos du Cœur, un truc qui cartonne, toi tu sais faire.
- Quand ?
- La semaine prochaine.
Tout était déjà là : la force de Coluche, la force de l’idée, la séduction des deux, et l’impossible qui se fait.
Et tout est encore là. Intact. Sauf lui."
Jean-Jacques Goldman

C’est ainsi qu'avec les interprètes de la chanson des Restos, Coluche forme la première bande d’Enfoirés : Jean-Jacques Goldman, Yves Montand, Nathalie Baye, Michel Platini et Michel Drucker. Grâce à l'image de Coluche et de tous ses potes, les Restos du Coeur vont pouvoir avoir le soutien des médias et ainsi se faire reconnaître d’un très large public. La disparition de ce clown au grand coeur ne va pas démobiliser les troupes. En décembre 86, les artistes se retrouvent sur le plateau d’une émission de télévision dédiée aux Restos, à l’appel de Véronique Colucci, la femme de l'humoriste. Et ils recommencent en 1987, 1988…

Souhaitant aller un peu plus loin dans leur soutien à l'action des Restos, cinq Enfoirés décident de partir en tournée dans 7 grandes villes et de reverser l'ensemble des bénéfices à l'association. Jean-Jacques Goldman, Michel Sardou, Johnny Hallyday, Véronique Sanson et Eddy Mitchell sillonnent ainsi la France durant l'hiver 1989-1990. Une soirée des Enfoirés a lieu ensuite tous les ans avec un nombre croissant de célébrités de tous horizons. 2000 et 2001 marquent le retour des tournées afin d’aller au devant du public provincial. Sur deux ans, une vingtaine de concerts se déroulent dans 18 villes différentes. L’opération de "décentralisation" se poursuit puisqu’en 2002, Marseille a été la ville visitée par les Enfoirés, en 2003, c’est Lille qui reçoit toute la bande, puis en 2004, Toulouse. En 2005, retour à Paris avec un crochet à Clermont-Ferrand. La troupe est toujours aussi fidèle et motivée. "Les Enfoirés, pour moi, c’est aussi important que l’anniversaire de mes parents" dit même Mimie Mathy.

Mais si le lieu change, l’esprit reste le même, la fête avant tout. "C’est beau de voir autant d’artistes donner de leur temps par solidarité" explique Muriel Robin et Alain Souchon renchérit "On a beau savoir que presque tout est manipulé, il y a des trucs que l’on ne peut pas négliger. Les Enfoirés en font partie. Nous sommes simplement une cinquantaine d’artistes, tous bénévoles, qui nous mettons au service des plus démunis. Pour rester fidèles au message de Coluche". Les Enfoirés se retrouvent donc avec plaisir, se donnent à fond pour que ces soirées soient de réels succès. Mission grandement accomplie. Chaque année, l’événement représente près d’un quart des recettes de l’association. Les salles de spectacles sont toujours pleines et l’audience de l’émission bat tous les records. Cela donne naissance à des disques dont les scores sont parmi les plus forts.
"Dans les Restos, je pense qu’il y a de la place pour toutes les compétences. On a besoin d’ingénieurs, de peintres, de plâtriers, de cuisiniers, de gens qui font les comptes, de gens qui chantent. Moi, je fais partie de ceux qui chantent"

Et bien sûr Coluche est présent lors de chacune de ces soirées, dans les cœurs de tous les participants et en photo au-dessus de la scène pour soutenir toute sa bande d'Enfoirés.

Aimez-vous ce grand concert annuel qui réunit la plupart des chanteurs francophones?
Quelles sont les reprises de chansons que vous aviez particulièrement aimées?
Le principe vous plaît-il?

Les chansons ne sont pas vraiment à mon goût mais évidemment, le principe est très louable.
C'est à la fois regrettable d'en arriver là et magnifique de solidarité.

Oui c'est surtout une manière pour des artistes en mal de popularité de se faire connaître...je préfère les bénévoles qui agissent dans l'ombre.

La plupart du temps j'aime bien leurs reprises...
L'an passé, j'ai même acheté le cd (c'était Le secret des Enfoirés, je crois), j'aime beaucoup leur reprise de Ville de lumière, d'Emile et Images (même si ce n'est pas vraiment le genre de musique que j'écoute habituellement, hein^^'), ils l'ont complètement changée...
Je ne comprends pas pourquoi tu parles d'artistes en mal de popularité, Tom ; la plupart des personnalités qui participent n'ont pas besoin de promo et sont déjà suffisamment connus..

Ça ne m'étonnerait quand même pas que, consciemment ou non, ils le fassent aussi pour qu'on voie en eux des personnes appréciables.
Après, ce n'est pas le sujet, et surtout, ça ne porte pas atteinte au bien-fondé de l'action.

Non, ça je n'en suis pas sûre du tout, du moins pas pour ceux qui font ça depuis des années, parfois même depuis le début; après, j'ai l'impression que c'est plus ou moins devenu une mode de faire partie des Restos. Mais je pense qu'au début, il n'y avait pas de but calculé en y participant...je suis peut-être trop naïve, mais tant pis !

Consciemment ou non, ça ne veut justement pas dire "calculé". Mais je comprends qu'on soit réticent à ce genre d'idées.

Si un artiste fait un gros chèque (en admettant qu'il en ai les moyens, j'entends) dans l'anonymat, si je puis dire, alors je le trouverai encore plus hautement respectable. Biensûr vu que c'est fait dans l'anonymat le plus complet je me dis que peut-être des artistes le font (mais on ne le sait pas, vu que c'est anonyme !! Logique). J'apprécie le geste de ces anonymes, sans savoir qui ils sont (ils se reconnaîtront...Nan, je blague là).
J'aime vraiment les gens qui font un geste, sans rien attendre en retour. Juste par souci d'améliorer, ne serait-ce qu'un instant, la vie d'un autre. Si j'étais SDF nom d'un chien comme j'aimerais avoir un bon sandwich à manger. Qu'il vienne d'un passant, d'un artiste, d'un restaurateur, que je l'ai trouvé par terre, peu importe. Juste le plaisir de manger ce bon sandwich. Et pas devoir "peser le poids du geste qui a été fait pour moi". Mendier ne doit vraiment pas être chose facile. Mais manger est une question de survie.
Manger me paraît le moindre des "droits" pour un être humain.
Je trouve horrible et très parlante l'expression "gagner sa croûte"...le mec il n'a pas demandé à venir au monde. Et en plus une fois là il faut qu'il se dépatouille pour trouver quelques miettes à se mettre sous la dent ! C'est comme si vivre ça se méritait !! C'est un sale principe, je trouve. Mais malheureusement on a les deux pieds dedans, bien ancrés, et ceux qui sont nés sous de bons hospices (l'expression dit avec une cuiller en argent dans la bouche. J'ai envie de dire "avec une cuiller dans la bouche" c'est déjà pas mal !) ont de la veine. Manger à sa faim c'est une chose énorme, quand on y pense.

Oui, Quiforka, tu dénonces l'obligation du travail pour vivre, mais ce qui rend la chose encore plus odieuse, c'est que, de plus en plus dans notre société, cela ne suffit même plus.

Je ne crache pas du tout sur les valeurs du travail. Elles en ont, et de fortes. Enfin quand je dis "travail" il faut étendre à "faire des efforts, se dépasser" en général. Et puis biensûr apporter sa pierre à l'édifice (la fameuse société).
Manger à sa faim peut suffire pour vivre (je ne dis pas vivre bien, mais au moins pour avoir un minimum de santé physique). Dans un monde idéal la nourriture nous serait fourni, à tous, comme l'air arrive à nos narines...Après il ne suffit pas de respirer pour vivre bien et dans le bonheur. Tout comme j'imagine qu'il ne suffit pas de juste manger à sa faim, pour vivre bien et dans le bonheur. Celui qui voudrait améliorer son niveau de vie serait à même de faire les efforts nécessaires à une amélioration, donc le travail garde toute son utilité, ses valeurs etc.
Je sais bien que je me révolte contre quelque chose d'absolument insoluble : la nourriture n'est pas comme l'air ! Pour en avoir il faut exploiter la terre (et donc travailler en amont), et concevoir des machines pour finaliser les produits, pour qu'ils deviennent consommables etc.
Un jour il nous faudra aussi travailler pour avoir droit à notre quota d'oxygène. 1 centime d'euro le litre. Et nous irons nous ravitailler en bouteilles chez le marchand, à al fin du mois quand le salaire tombe...Pour ceux qui perdent leur emploi il y aura les "Bonbonnes du Coeur" !!! Il faut respirer pour vivre, mais il faut aussi manger pour vivre. Et pourtant on ne conçoit pas qu'un jour on coupe l'oxygène aux gens. Pourquoi ? Parce qu'ils mourraient pardi ! On ne peut pas tuer les gens comme ça, c'est pas déontologique !!
Par contre leur couper les vivres ça on le peut, on le fait. Les "Restos du Coeur" viennent pallier à cela...ils évitent aux gens une mort prématurée. Je me demande : si ce genre d'organisme n'existait pas ??? L'Etat laisserait crever ces gens ??? Malheureusement (et heureusement, dans un sens) on ne peut pas se permettre de faire le test d'arrêter ce type d'organisme juste pour savoir ce que ferait l'Etat, et quelles décisions il prendrait pour ne pas voir mourrir tous ces gens. Il faudrait bien que les têtes pensantes se "sortent les doigts du cul" (pardonnez-moi l'expression) pour trouver très vite une solution.
Pour comparer pas besoin de faire le test (pauvres gens) : il suffit sans doute de regarder comment les pays pauvres s'en tirent avec leurs habitants, et qui ne connaissent pas ces organismes : les gens meurrent, un point c'est tout.
Y a-t-il des gens qui méritent moins de manger que d'autres ?
Je ne suis ni une tête pensante, ni une personne qui meure de faim, et je sais que c'est tellement facile de juste critiquer...je suis tout aussi condamnable que les gens qui s'en foutent. J'ai donné parfois un sandwich ou des tickets-restaurants, comme pas mal de gens. C'est rien. C'est nul. Bref...enfin là je suis un peu dégoutée, pardonnez-moi...

Bah, tout ça, c'est la propriété. Un tel décide : c'est ma terre. Et puis : c'est mon arbre, c'est mes fruits, c'est mon mouton. Etc, etc. Et puis, c'est ça, le libéralisme. Le plus fort - non : le plus privilégié a droit à tout, et les autres, à ses yeux, n'ont aucune valeur, à part peut-être celle de consommateurs de ses produits, et travailleurs à son service ni plus ni moins que comme des machines qui doivent toujours fournir plus de rendement.
Bien sûr le travail n'est pas jeter. Je suis tout à fait d'accord avec toi. C'est bien son obligation pour survivre qui me sort par les trous de nez. Société de m*rde, quand même.

Disons que s'il y avait du travail pour tout le monde déjà cette obligation me gênerait moins.
Je me dirais (je parle pour les bien-portants, cela va de soi) que celui qui ne travaille pas c'est qu'il accepte de se contenter du peu qu'il a. Après tout cela regarde chacun, on a envie de dire. Quand on ne veut pas faire un minimum d'effort il faut en assumer les conséquences.
Ca se tient, encore que il y a travail et travail. Si on propose à quelqu'un de récurrer des chiottes immondes toute la journée juste pour avoir son sandwich 3 fois par jour (je dis sandwich mais ça peut être une salade composée !) l'injustice saute encore aux yeux, bien que dans ce cas le gars il est nourri. Il mange à sa faim quelque part. Il a son "minimum vital"...et pourtant...
Il faudrait donc (voici mes revendications) :
- de la nourriture pour tous
- du travail pour tous
- et que ce travail soit correct (envisageable sans se pourrir le moral)
(Je sens qu'on me répondra bientôt : "Tu veux pas cent balles et un Mars ???" ce à quoi j'ai envie de répondre : "ma préférence irait plutôt au Nuts, mais si t'as que ça...").
Bon il est tard, suis fatiguée, je commence à délirer sérieux...alors dodo !

Tu devrais être procureur Quiforka ! Ton sens de la justice t'honore.

Pour ma part je ne crois pas en la valeur du travail surtout si celui-ci est un frein à nos aspirations. Aller à l'encontre de ses désirs n'aboutit qu'à une aliénation de l'être. Si chacun a des dispositions qui lui sont propres, naturelles, chacun devrait pouvoir les suivre indépendamment des exigences sociales. Il n'y a que comme cela que les vrais génies se révèlent. Chacun devrait pouvoir faire ce pourquoi il est doué. La société court à sa perte car dès son fondement, celle-ci a reposé sur un pacte : la survie collective contre vos libertés individuelles, d'où les innombrables problèmes. Ce n'est pas à l'homme de s'adapter à la société mais bien à la société de s'acclimater à l'homme car si l'homme peut vivre hors de la société, l'inverse n'est pas vrai. (Merci mon bon Fourrier)

J'ai regardé et acheté, comme chaque année, le concert.
Certaines reprises sont sympas - j'ai bien aimé La Fleur Aux Dents, L'Homme Au Bouquet De Fleurs, ou Une Petite Cantate - mais globalement, j'ai trouvé le concert moins bon que d'habitude. Il y a une surenchère dans les décors et les effets spéciaux mais à côté, je trouve que l'aspect musical est un peu délaissé.
En même temps, au bout de 20 ans de concerts, ça doit sûrement être dur d'innover!

J'étais sceptique sur l'intégration de Sébastien Chabal au groupe et en réalité, il chante bien et juste, c'était une bonne surprise!