Amélie participe au Libé des écrivains

Amélie participe au "Libé des écrivains", une édition de Libération entièrement rédigée par des écrivains.

Libération a écrit:

Le Libé des écrivains
A la veille de l’inauguration du Salon du Livre, une cinquantaine d’écrivains qui font l’actualité littéraire se retrouvent mercredi autour de la table ronde de la rédaction de Libération.

Eric Reinhardt, Amélie Nothomb, Bernard-Henry Lévy, Erik Orsenna, Joy Sorman, Emmanuel Carrère, Patrick Rambaud, Emmanuel Loi et beaucoup d’autres, vont « faire le journal ». Certains partiront sur le terrain couvrir les faits du jour, d’autres réaliseront des interviews, d’autres travailleront à la rédaction, signeront un éditorial, une chronique… Ce jour-là, c’est leur regard sur le monde qui constituera la matière du quotidien. Le Libération du jeudi 13 mars sera donc véritablement le «Libération des écrivains».

Dans le même temps, La 5, la chaîne de la connaissance, suivra, dans un film, les coulisses de cette journée avec 6 équipes de tournage. De la conférence de rédaction au bouclage de la « Une ». Tourné dans la journée, le film sera diffusé le jeudi 13 au soir, sur la 5, concomitamment à l’inauguration du Salon du Livre .

Découvrez le jeudi 13 mars ce numéro de Libération chez votre marchand de journaux

Nous vous souhaitons une très bonne lecture

Laurent Joffrin

COOOOOL!!!!!

Et merde!

Quand je te le disais Elrond que je n'arrivais pas à surveiller l'info.

Bon, une bonne âme pour me scanner le truc et me l'envoyer en pièce jointe?

A votre bon coeur!

Voici l'article écrit par Amélie:

Amélie Nothomb dans Libération a écrit:

Livres
Führer de son corps
AMÉLIE NOTHOMB
QUOTIDIEN : jeudi 13 mars 2008
Stéphanie Hochet Je ne connais pas ma force Fayard, 130 pp., 13 euros.


Stéphanie Hochet a 33 ans.Je ne connais pas ma force, paru aux éditions Fayard à la rentrée 2007, est son cinquième roman. La manière dont il est écrit est remarquable.

Les premières lignes suggèrent le témoignage d’un néonazi repenti : un adulte se rappelle les errements idéologiques de son extrême jeunesse. Mais, presque aussitôt, ce pacte narratif est rompu et le récit est rapporté directement, sans le regard adulte, comme une hallucination adolescente en train de se produire. On oublie complètement l’avertissement du début et l’on entre de plain-pied dans l’univers de Karl, 15 ans, fils de communistes.

On pense alors au livre du Berlinois Ingo Hasselbach, Führer Ex. Et puis non, cela n’a rien à voir. Ce qui va pousser Karl vers le nazisme, c’est qu’il a une tumeur au cerveau. La faiblesse que lui révèle ce cancer lui inspire un tel dégoût qu’il décide de devenir «le Führer de son corps».

Pas uniquement de son corps. Dans l’hôpital où il est soigné, Karl prend le pouvoir dictatorial au sein du service des adolescents cancéreux. C’est le contraire de la pièce Oscar et la dame rose d’Eric-Emmanuel Schmitt : le cancer rend les jeunes imbuvables et criminels.

L’écriture devient martiale comme celle d’un Fritz Zorn. Ni participes présent ni adverbes pour amortir le processus de destruction, rien pour arrondir les angles. On ne sait si on redoute davantage le mal que Karl subit ou celui qu’il inflige.

Ce récit est pourtant celui d’une guérison, double et paradoxale. L’idéologie mortelle de l’adolescent a atomisé sa tumeur et une péripétie fortuite le dégoûte du nazisme.

Comme décontenancé d’être sauvé, Karl fugue, décidé à trouver un autre moyen de se perdre. La fuite a des accents rimbaldiens, le verbe se fait air, mais la fin presque comique prend au dépourvu : lassé du crépuscule des dieux, l’enfant retourne soudain chez papa-maman. L’héroïsme a vécu. Tout rentre dans l’ordre. La maladie avait été la seule épopée possible.

Stéphanie Hochet excelle dans la description du monde hospitalier, de son atmosphère confinée où, coupés de la réalité, des adolescents soignés avec des trésors de bonne volonté sombrent dans des folies non diagnostiquées. On sort de ce roman hanté du savant inconfort qu’on y a connu.

Source

Merciiiiiiiii!

Il ne me reste plus qu'à trouver l'interview du Magazine littéraire de février dernier.

Merci pour ce bel article !